Derrière le dermographe de Léa Nahon

Aujourd’hui, c’est Léa Nahon qui nous dévoile qui se cache derrière son dermographe. Ai-je encore besoin de la présenter ? Pour ceux qui me suivent depuis un moment, j’en parle très souvent, que ce soit pour des wishlists, des inspirations, des collaborations ou encore pour le magazine.

Oui je suis fan et je l’assume ! J’aime la simplicité des croquis, la matière brut et sans artifice. Et j’ai même eu la chance de passer sous ses aiguilles l’année dernière pour quelques flashs.

©Thomas Krauss

Quel métier rêvais-tu de faire lorsque tu étais enfant ?

Très jeune, j’étais à l’école du Cirque Fratellini, à Paris. Je passais mon temps à me balader sur un fil que je pensais tout tracé pour mon avenir, donc la question ne s’est jamais vraiment posée.
La seule autre option à l’époque aurait été fromagère, comme ça je pourrais en manger plein.

Quel est ton premier souvenir de tatouage ?

Mon tout premier souvenir serait le tatouage dans l’oreille de mon chat. Après des mois de réflexion sur ces quelques lettres qui étaient apparues mystérieusement sur l’animal, j’ai enfin demandé à ma mère si elle aussi elle avait des choses marquées dans l’oreille et elle m’a expliqué ce qu’était un tatouage.
Plus tard, j’avais 9 ans, à la sortie du film Cry Baby, tout est devenu plus clair. Cette scène où Johnny Depp est en prison et son pote de cellule lui tatoue la larme près de l’œil m’a révélé les secrets du tatouage que je n’ai pas tardé à tester sur moi. Ce jour-là, j’ai aussi compris que mon chat avait fait de la prison !

Qu’est ce qui t’inspire le plus dans la vie ?

La mer. J’en ai une peur bleue.
Enfant, j’écoutais en boucle un disque du chant des baleines, je crois que ça m’a traumatisé. Depuis, même me baigner en piscine est une épreuve. Si je mets un pied dans l’eau, tous les krakens et les baleines du monde se passent le mot pour venir me manger, normal. Alors je combats mes démons, mais y’en a un paquet (crevettes, calamars, sardines, etc…) toutes ces bêtes ultra agressives, je les dessine, les étudie, pour connaître leur point faible en cas d’attaque si un jour je me décide à me mettre à l’eau.
Rien d’artistique là-dedans, c’est de la thérapie et de la self défense !

Quelles sont tes influences musicales, cinématographiques, littéraires, picturales ou autres, en un mot, artistiques ?

Sylvester Stallone, principalement. Son approche de l’anatomie m’a énormément influencée, en particulier dans Rocky IV. Et « The Eye of the Tiger » reste l’un de mes titres préférés, au grand malheur de mes collègues.
Sinon, pour les moins influents, la liste est longue. Tom Waits, Bruce Springsteen, Philippe Nahon, James Cameron, Paul Newman, Jack London, Henri Charrière, Egon Schiele et, bien entendu, Freddy Mercury. C’est large.

Peux-tu me parler de tes propres tatouages ? Que représentent-ils ? Quelle est leur histoire ?

Quels tatouages ???

Quels artistes t’ont tatouée et pourquoi ?

Encore une fois, la liste est longue… alors…
Juan Puente, Dave Sanchez, Karl Marc, Mike Diamond, Fabrice, Dave Morisson, Jeff Palumbo, Phil Kyle, Piet du Congo, Aureole Mc Alpine, Mr Heggie, Rémi All Tattoo, Roberto Dardini, Joe Moo, Sadhu, Rocky Zero, Köfi, Sacha, Richie Phoe, Yann Black, Guyom Butcher, Jeffrey Lutz, Jean-Pierre Mottin, Jason Tyler Grace, Will Little, Lionel Van Erck, Nigel Palmer, Fran Dries, Mister Benji, Leon Lam, Nathan Esteras, Bastien Jean, Marco Ceretelli, Sacha Made With Love, Muzah, Pierroked, Sixo, Gamma GT, Jean-Luc Navette et Sailor Kéa. (Il en manque certainement.)
Tous ces artistes sont des amis dont j’adore le travail. Alors on se tatoue mutuellement (ou pas) pour passer un peu de temps ensemble.

As-tu d’autres projets en tête ?

Trop !
Je suis en train de retaper un bateau, un remorqueur pour partir m’installer en Bretagne. Ça me prend un temps fou, tout est à refaire. Mais le chantier avance à grands pas, normalement le voyage devrait commencer l’été prochain.

Je fais aussi de la musique à mes heures « perdues », grâce à la grande Peggy Lee Cooper qui me fait jouer avec mon ukulélé dans ses cabarets en Belgique, mais aussi à l’international (oui, oui !), mais mes meilleures performances restent lors des karaokés de conventions de David Morisson (clin d’œil en français dans le texte).

J’aime faire des missions de tatouage hors contexte, comme pour le Salon Emmaüs de Paris en juin dernier, où nous avions un stand de tatouage. Nous avons passé la journée à tatouer les compagnons d’Emmaüs, de belles rencontres et une sacrée leçon de vie. Avec Nag et Gumo, de Paris, et l’équipe de l’Usine nous sommes devenus les tatoueurs de l’Abbé Pierre. Je profite de cette interview pour passer le message aux tatoueurs qui seraient intéressés pour se joindre à nous l’année prochaine, plus on est de fous… alors contactez-moi.

Et puis on continue à faire des expos dans la galerie de l’Usine à Liège, tous les deux mois dont les profits sont entièrement distribués à des œuvres de charité locales. L’année 2018 est déjà bookée avec un superbe panel d’artistes ( Dorothée Van Biesen, Les Editions de l’Etau, Betty Meissonnier, pour ne citer qu’eux…) qui viendront nous pourrir les murs de leurs travaux…

Le tatouage se démocratise, les regards changent, comment va évoluer le tatouage selon toi ?

Aucune idée !!
Le tatouage a tellement évolué depuis l’arrivée des réseaux sociaux. On trouve de tout sur la toile. Instagram et Facebook sont des outils fantastiques pour se faire connaître et découvrir des tatoueurs de partout, mais n’importe qui se met au tatouage maintenant parce que c’est la mode, parce que c’est « facile », et certainement parce que ça fait cool.
Mais tout se ressemble, ce qu’on appelle dans le jargon « les tatouages Instagram » sont le fruit de tellement peu de travail que le niveau descend à vitesse grand V . J’espère que ce type de tatouage changera pour le mieux et que le signe infini et le triangle à toutes les sauces laisseront place à quelque chose de plus intéressant.
Mais en parallèle émerge une bande de jeunes tatoueurs qui mettent déjà des claques aux plus anciens. Je pense à Hélène Céti et Pierroked par exemple, qui ont tous les deux une démarche réfléchie et dont les références sortent des clichés habituels.
Alors il y a du pour et du contre, et comment ça va évoluer, je ne sais pas, mais une chose est sûre, ce ne sera plus jamais comme avant.
C’est pour cela qu’avec Köfi, on veut monter la Has Been Tattoo Convention. Le lieu et la date ne sont pas définis, mais pour ceux qui s’y reconnaissent, encore un fois, contactez moi !

Une actu à partager ?

Je suis allée à l’ouverture du nouveau magasin de Roberto Dardini, « les Derniers Trappeurs » à Paris, 11ème. Donc pour une actu, celle là est plutôt énorme, connaissant le bonhomme, il ne fait pas les choses à moitié.
Et sinon, rdv à l’Usine où on a tellement de guests et de nouvelles expos qu’il vaut mieux nous suivre sur la page Facebook , les guests s’enchainent et les expos promettent d’être chouettes !

Un petit dessin pour le blog, ses lecteurs et ses lectrices ?

Est-ce que je peux dire que j’ai frôlé l’hystérie en me voyant sur ce croquis ?!

Où la trouver ?

Léa Nahon / L’Usine
10b rue St Léonard
4000 Liège (Belgique)

Contact : leanahontatouage@gmail.com

Facebook / Instagram / Site

 

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13 réflexions sur “Derrière le dermographe de Léa Nahon

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