Aujourd’hui, Ugly Kid Gumo a accepté de répondre à mes questions.
Quel métier rêvais-tu de faire lorsque tu étais enfant ?
Archéologue.
Quel est ton premier souvenir de tatouage ?
Le torse de Steeve McQueen dans Papillon. Mon père nous a fait voir ce film, je devais avoir 7 ans. Le film est dur, c’est une part de l’histoire de France qui m’était inconnue, dont on ne parle pas dans les manuels scolaires, dont on tait l’existence à part Dreyfus. Il y a de quoi ceci dit quand on voit comment l’état français a déporté ses citoyens dans les pires endroits du monde, il n’y a vraiment rien à envier aux goulags et autres prisons des régimes totalitaires.
Bref, je me souviens de ce papillon sur son plexus, la tête de mort et les dés de chaque côté. Fascinant. Et puis c’était comme porter son nom en dessin sur soi, tu savais directement qui était le mec quand tu le voyais arriver.
Qu’est ce qui t’inspire le plus dans la vie ?
La peinture surtout, l’architecture aussi beaucoup pour la forme, et puis les rapports humains qui dictent plus l’humeur de ce que je fais.
Quelles sont tes influences musicales, cinématographiques, littéraires, picturales ou autres, en un mot, artistiques ?
Pour la musique, définitivement le rap, sur une large période, allant des années 90 à aujourd’hui. Après j’écoute un peu de tout, je travaille depuis toujours avec de la musique, donc c’est important pour moi d’avoir un environnement sonore qui n’est pas la rue, le train, les voitures et tous ces bruits parasites urbains.
Pour le cinéma, idem j’aime bien des auteurs comme Jarmush, Scorcese, Lynch, et tout autant revoir inlassablement les « Star Wars », et d’autres bons gros blockbusters ou films de kung fu. Ça me vide la tête, ça fait du bien. Après on devient très séries TV ces dernières années, certains shows valent vraiment le grand format du cinéma, comme « Peaky Blinders », « True detective » par exemple qui sont de sublimes séries.
Au niveau littéraire, je suis pas formaté, je lis beaucoup de livres sur les bagnes français justement, ça continue toujours de me fasciner tout autant que m’effrayer et me révolter. Je ne lis que peu de livres d’actualités, notre époque m’écœure, donc j’essaye de me détacher de ce qui se dit ou se fait, j’essaye de trouver du positif dans autre chose. Les fictions, j’avoue que je suis plus visuel donc je préfère les films, sinon livres d’art, encore et encore, on ne finit jamais de découvrir des choses des artistes, l’artisanat traditionnel, des pratiques culturelles d’ailleurs etc.
Après pour moi les voyages sont l’autre source d’inspiration, voir comment l’autre vit, comment il pense, fonctionne, comprendre sa façon de faire dans son environnement. Il n’y a que ça qui permet de dépasser ses préjugés et ses peurs et finalement de se rendre compte qu’on est les mêmes et que ce qui nous différencie est une richesse et non un problème. C’est une minorité de gens dans ce monde qui agite ces peurs pour nous diviser, ils assoient leur pouvoir sur cela.
Nag
Fuzi uber/tpk
Florian Santus, Faustink, Carlo Amen
Nowe, Nag
Peux-tu me parler de tes propres tatouages ? Que représentent-ils ? Quelle est leur histoire ?
Mes tatouages n’ont pas vraiment d’histoire, les raisons que j’ai prétextées pour faire les tous premiers n’ont plus de raison d’être aujourd’hui, comme tout on change, on pense différemment, c’est comme le vieillissement du tatouage. Ça passe.
Désormais, je ne me fais encrer que par des artistes que j’ai rencontrés et avec qui il y a quelque chose de l’ordre de la connexion, d’une belle rencontre humaine avant artistique.
Je ne suis pas dans la performance de me faire tatouer tout le temps, ni de collectionner les pièces de tatoueurs très médiatisés. Il y a beaucoup d’artistes qui font des pièces incroyables et dont personne n’entend parler. J’ai vraiment besoin que la personne soit une personne que j’ai envie de revoir, avec qui je peux partager. Le sens de mes tatouages est là si je dois en trouver un.
Quels artistes t’ont tatoué et pourquoi ?
Des artistes d’horizons différents, avec des temps de pratiques allant de quelques mois à plusieurs dizaines d’années. J’aime toutes mes pièces, La plus récente est celle que m’a fait Léa Nahon, incroyable artiste et une personne vraiment adorable et humble. J’aime beaucoup les deux tattoos de Fuzi, qu’il m’a fait au tout début lorsqu’il commençait à tatouer.
As-tu d’autres projets en tête ?
Peinture, collaborations artistiques avec des artistes d’univers différents, ouvrir un atelier privé de tatouage pour travailler vraiment différemment, voyager et voir d’autres façons de pratiquer, refaire du théâtre, du vêtement, de la photo, prendre des vacances et puis me remettre à travailler avec plein de nouvelles idées.
Le tatouage se démocratise, les regards changent, comment va évoluer le tatouage selon toi ?
Moi je te retourne la question, comment vont évoluer les tatoueurs?
(Ma réponse : Bonne question, je dirais que la démocratisation du tatouage permet de découvrir quasiment chaque jour de nouveaux talents, que le milieu est plus ouvert et profite des réseaux sociaux pour dévoiler son art, avec malheureusement des excès comme le plagiat…)
Une actu à partager ?
RDV au nouveau store Adidas original rue des rosiers à Paris. J’ai bossé sur l’inauguration avec eux, vitrine, patchs etc…
Un petit dessin pour le blog, ses lecteurs et ses lectrices ?

Où le trouver ?
Le Phylactère
4 bis rue Heinrich
Boulogne Billancourt
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