Aujourd’hui j’ai décidé d’aborder deux sujets qui me tiennent à cœur : le tatouage, mais vous avez l’habitude, et le féminisme.
J’en parle peu, même avec mon entourage. Je suis de nature assez pudique et ne me revendique pas comme militante. Cela ne m’empêche pas d’être engagée, que ce soit dans mes réflexions personnelles que dans le choix de mon métier dans le secteur humanitaire. Et si je n’affiche pas forcément mes convictions, j’aime me documenter et lire des livres ou des articles qui m’ouvrent toujours plus les champs de réflexion.
On en parle de plus en plus vous allez me dire ? Et bien tant mieux ! Si on peut allier le tatouage, moyen d’expression corporel, au service de l’acceptation de soi, je trouve cette démarche très belle et porteuse de sens.
Le but n’étant pas ici de vous inspirer des motifs de tatouages féministes (mais je pourrais en faire une sélection si ça vous tente, dites moi), ni de vous dire ce qu’il faut faire mais plutôt de mettre en lumière ces initiatives si audacieuses et pertinentes.
Sois toi
Le rapport au corps est souvent complexe et je l’évoquais notamment lors de mon article sur mon tattoo avec l’Androgynette. Mais il n’est pas question que du physique, la place de la femme est ici visée.
L’Androgynette, tatoueuse venant d’emménager à Nantes a accepté de répondre à mes questions sur son projet, dont j’ai l’honneur de faire partie.
Comment tout cela a commencé ?
Comme ça, de façon inattendue, comme tous les jeux de mots, ça peut venir dans une discussion, avant d’aller dormir, en sortant, en allant aux chiottes… Je dirais juste que forcément dans l’instant tu penses à un peu toutes les injonctions qu’on nous farcit homme ou femme/garçon ou fille depuis notre enfance dans ce système binaire. On t’apprend à être tout : organisé-e, travailleur-se, à être « poli-e » (sans relief !) , à bien suivre les règles, à être fort-e, beau ou belle, bien habillé-e, etc… enfin à correspondre à tout ce qu’on attend de toi, mais pas à être toi et épanoui-e. « L’épanouissement » passe par ce que la société « t’ordonne » de faire.
« Sois belle et tais-toi » est une injonction qui invite à la soumission et à la non-rebellion. On te demande vraiment de paraître et de fermer ta gueule, avant d’être et d’exprimer ta pensée. Cette phrase ne pouvait pas continuer à exister comme ça.
Pourquoi as-tu décidé de déployer ta démarche et de mettre ce tatouage à la disposition de toutes et tous ?
Cette phrase est l’histoire de tous, combien sommes-nous à souffrir de notre physique ? A ne pas pouvoir dire réellement ce qu’on pense ?
Surtout à l’heure des réseaux sociaux ! On te fait croire à une liberté d’être et d’expression, mais c’est une terre de lynchage, et un territoire despotique de l’esthétique et de la bien-pensance !
J’espère qu’à travers cette démarche et surtout les textes qui vont avec, plusieurs personnes pourront se retrouver, se sentir moins seules et comprendre que d’autres partagent ce qu’elles vivent, pensent, ressentent. Leur permettre à toutes de réellement s’épanouir et « s’assumer », car oui, à l’heure d’aujourd’hui malheureusement on doit « s’assumer », comme si on avait fait une erreur en ne correspondant pas aux critères de la norme !
Pouvoir un peu changer les choses à mon échelle, en faisant ce que j’essaie de faire depuis le début dans le tattoo mais de façon différente : aider les gens à aller mieux. Ici, en l’occurrence, on est sur un problème de société. Mais en général, j’aide les gens à se réapproprier leur histoire, leur blessure… Ici j’espère les aider à se réapproprier qui ils sont réellement. Autant sur le plan physique que psychologique.
Que penses-tu de l’ampleur que cela a pris ? Combien en as-tu tatoués ?
Je ne sais pas si on peut parler « d’ampleur », j’en ai peut-être pas conscience, mais s’il y en a eu une, elle est uniquement le miroir d’un mal-être omniprésent dans notre société occidentale. Pour le reste , le chiffre importe peu. Si j’en avais fait qu’un seul, je ne pense pas que ça aurait permis de réellement combattre cette injonction : j’affiche leurs corps tels qu’ils sont, et à travers les textes ceux qui le portent peuvent dire tout ce qu’ils pensent (même avec des fotes dortograf).
Ici meurt le sois belle, et plus personne ne se taira jamais, pour enfin être soi.
Self love club
Il y a aussi l’initiative body positive de Frances Cannon qui lança un mouvement malgré elle. En montrant sur les réseaux sociaux son nouveau tatouage « self love club », elle ne s’attendait pas à autant d’engouement. Initialement encré sur elle pour se rappeler que s’aimer soi-même est primordial, cette jeune tatoueuse de Melbourne a lancé un véritable club à portée internationale ! Elle a donc encouragé toutes celles et ceux qui se sentaient concernés à se faire le même tatouage et à rejoindre son club. (#selfloveclub)
Mais attention, ce club a des règles.
Toujours se respecter, s’aimer, se pardonner et se comprendre.
Témoigner aux autres du respect, de l’amour, du pardon et de la compréhension.
Être gentil-le envers son corps et prendre soin de sa santé mentale.
Vaste programme et tellement positif ! J’aimerais en être capable chaque jour mais c’est un long cheminement.
Un tatouage pour s’accepter et défendre ses convictions, en voilà une bonne idée. On est bien loin des préjugés de futilité que certains peuvent accorder au 10ème art. C’est une démarche très inspirante, comme un mantra à lire et à répéter chaque matin pour se convaincre que s’aimer soi-même tel que l’on est réellement est nécessaire. Cela fait du bien de voir ce type d’initiative sur les réseaux sociaux qui manquent bien souvent de bienveillance à l’égard des corps qui ne correspondent pas aux « normes de beauté ».
Frances Cannon est une illustratrice très investie sur les notions de rapport au corps et à la féminité, dont le but ici est de prôner l’acceptation de son corps et l’amour de soi.
Le gang des ovaires
C’est un signe que je croise souvent sur internet, sous forme de tatouage ou d’illustrations sur t-shirts ou en broderie, mais impossible de savoir quelle est l’histoire de ce « ovary gang ». Bien entendu, c’est une sorte de signe de ralliement féministe mais j’aimerais comprendre comment c’est venu et quelle est la réelle signification.
Si vous vous y connaissez sur le sujet, éclairez-moi !
GRL PWR
« Girl power », quand on remet les voyelles, pour assumer un féminisme cool et décomplexé et valoriser l’esprit de sororité. Porté par des milliers de femmes, ce tatouage crée un groupe, un manifeste. L’histoire dit que l’une des tatouées, vierge de peau, l’aurait fait encrer à la suite de l’élection de Trump en signe de protestation.
Et il faut quand même garder le sens de l’humour !
La fin 😆 Top l’article 👍
J’aimeAimé par 2 personnes
Merci copine ! C’est la protestation contre Trump qui te fait rire ? 😉
J’aimeAimé par 1 personne
Non, la petite BD à la fin. C’est caricatural mais tellement vrai aussi 😆
J’aimeAimé par 2 personnes
Hello ! Le gang des ovaires vient d’Ovarian psychos 😉
J’aimeJ’aime
Top, merci beaucoup pour l’info !
J’aimeJ’aime