Aujourd’hui, c’est Sixo qui répond aux questions habituelles de l’interview. J’ai eu le plaisir de passer sous ses aiguilles l’année dernière et je vous en avais même parlé dans mon article « Mon tattoo avec Sixo ». C’est un artiste qui a beaucoup de talent et qui est aussi très sympa. J’adore son style rétro au trait assuré et précis et je n’hésiterai pas à me faire tatouer par lui à nouveau !
Quel métier rêvais-tu de faire lorsque tu étais enfant ?
Archéologue.
J’ai grandi dans le Sud au bord de la Méditerranée, on y trouve pas mal de fossiles en se promenant dans la nature. De plus, la sortie avec ma classe de CE2 à Tautavel m’avait bien fait vibrer à l’époque. Et il faut dire que le personnage d’Indiana Jones m’a toujours fasciné…
Quel est ton premier souvenir de tatouage ?
Mon oncle Richard, une tête de tigre sur le pec gauche.
Mais mon deuxième souvenir est le plus marquant. Je devais avoir 14 ans, avec des copains on été rentrés dans le seul tattoo shop de Narbonne pour s’encanailler. Il était tenu par un vieux métalleux au pied bot. Le premier book que j’ai ouvert était constitué de tatouages pénien, piercings prince Albert, et autres tatouages bien hardcore, tout ça dans une ambiance assez lugubre qui sent le tabac, l’alcool et le Pantera.
Qu’est ce qui t’inspire le plus dans la vie ?
La nature sans hésitation. Malheureusement, on en manque cruellement à Paris. Donc à chaque fois que je sors de Paris et que j’ai l’occasion de me ressourcer, chaque instant devient précieux.
Quelles sont tes influences musicales, cinématographiques, littéraires, picturales ou autres, en un mot, artistiques ?
Mes influences musicales sont très très vastes, je me laisse guider par ma sensibilité. Mais si je devais les résumer en quelques groupes, on pourrait dire les Beatles, les Cure, Neil Young, Les Cramps, le Wu Tang Clan, Ennio Morricone pour ne citer que les bases. En effet j’écoute de la musique toute la journée et je n’aime pas trop écouter deux fois la même chose dans la journée. Ça me pousse à chercher constamment de nouveaux sons et à creuser pour trouver la pépite. La musique reste ma première passion. En ce moment, j’écoute beaucoup de son psyché Iranien des 70’s comme Kourosh Yaghmaei.
Mes livres préférés sont « American gods » de Neil Gaiman, « Le fléau » de Stephen King et « Malvil » de Robert Merle. Mais je ne suis pas un grand lecteur, je regarde surtout des films. J’aime en particulier les films des frères Cohen, Ridley Scott, David Lynch, Tarantino, David Cronenberg, Denis Villeneuve, Jacques Clouseau, Bill Plympton. Mon film fétiche reste « La Planète sauvage » (la BO aussi d’ailleurs) et par extension l’un de mes illustrateurs préféré est Roland Topor. J’ai également été très influencé par Claude Serre, je me retrouve beaucoup dans les dessins sarcastiques de ces auteurs. Ces deux illustrateurs français sont très longtemps restés mes références principales quand j’étais ado. Par la suite je me suis passionné pour le style Pulp, à travers les vieux magazines comme « Weird tales ». Mes dessins ont commencé à s’imprégner de la culture américaine des années 50, la musique que j’écoutais également. Petit à petit, toutes ces influences ont fini par se mélanger pour aboutir au style qui est le mien aujourd’hui, une sorte de rendu BD underground psychédélique rétro.
Même si je trouve ce style abouti, je continue d’essayer de me cultiver le plus possible et de m’intéresser aux plus de choses possible.
Peux-tu me parler de tes propres tatouages ? Que représentent-ils ? Quelle est leur histoire ?
Il n’y a pas grand chose à dire sur mes tatouages. Pour la plupart, ce sont des échanges avec d’autres tatoueurs. Je fouille dans leurs flashs et je trouve souvent un motif qui fait écho à ma propre histoire. Je pars du principe que si le courant passe avec le tatoueur et que je trouve mon bonheur dans ses dessins, c’est que je devais le faire.
J’ai également des tatouages customs, mais je ne préfère ne pas en parler, c’est trop personnel.
Quels artistes t’ont tatoué et pourquoi ?
Bien évidemment mes collègues Carlo Amen, Carin Silver et Krull. Il y a aussi Sm Bousille, Bouits, Pablo Dallas, Paul Colli, Encre Mécanique, Tarmasz, Elena Gorio, Boonenaka, Joe Moo, Mylooz, Just, Alexis Calvié, Patman, Jdom, Gumo, Grolou, Paolo Bosson. Je crois que je n’ai oublié personne. Je me suis fait tatouer par eux parce que je les appréciais humainement. Je ne me fais plus tatouer par des gens que je connais pas, j’ai besoin de sentir la personne qui va me tatouer. Si j’ai un mauvais feeling, c’est mort.
As-tu d’autres projets en tête ?
Oui un enfant ! D’ailleurs c’est pour cette raison qu’à partir de juillet, je vais avoir un rythme beaucoup plus tranquille.
Le tatouage se démocratise, les regards changent, comment va évoluer le tatouage selon toi ?
Je n’en ai pas la moindre idée. Mais vu comment est perçu le tatouage comparé à il y a une dizaine d’années, je dirais qu’il a un brillant avenir devant lui. De plus en plus de gens font le choix de se tatouer, leur profil est varié à l’image de notre société, tout le monde peut être concerné. C’est pareil pour les styles de tatouage, il y a quasiment autant de styles qu’il y a de tatoueurs. En résumé plus de tatoueurs, plus de clients, plus de kiffe !
Une actu à partager ?
Venez découvrir notre boutique « Les Maux bleus » 20 rue des Gravilliers à Paris. Nous avons ouvert il y a un an avec Carin Silver, Carlo Amen, Krull et moi-même.
Un petit dessin pour le blog, ses lecteurs et ses lectrices ?
Où le trouver ?
Les Maux bleus
20 rue des Gravilliers
Paris
Contact : sixosantos@gmail.com
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