Derrière le dermographe d’Eugénie Kasher

Aujourd’hui, C’est Eugénie Kasher qui nous dévoile qui se cache derrière son dermographe.

Quel métier rêvais-tu de faire lorsque tu étais enfant ?

Je voulais être architecte. Je passais des heures à dessiner des plans de maisons sur des feuilles à petits carreaux.

Quel est ton premier souvenir de tatouage ?

Certainement les amis de mon père qui faisaient de la Harley. Et les leaders des groupes de rock que j’écoutais et que j’admirais. Ils étaient badass.

Qu’est ce qui t’inspire le plus dans la vie ?

L’Amour.

Quelles sont tes influences musicales, cinématographiques, littéraires, picturales ou autres, en un mot, artistiques ?

Musicalement, je fais le grand écart… La voix de Janis Joplin me fait chialer. Mais les mots de Mansfield Tya ou de Lhasa de Sela aussi. Du moment que ça provoque quelque chose en moi, j’aime. C’est le frisson du crayon.

Et en ce qui concerne mes influences artistiques, c’est pareil. Frida Kahlo, Basquiat, Schiele, mais aussi toute l’iconographie chrétienne, indienne, africaine, nippone, sud-américaine… que je cherche à travers les voyages et les rencontres.

L’essentiel, c’est l’émotion. La grande émotion cosmique et la petite larme provoquée par un mot, une intonation, une vibration.
Je suis hypersensible donc le tsunami émotionnel peut survenir à tout moment.

Peux-tu me parler de tes propres tatouages ? Que représentent-ils ? Quelle est leur histoire ?

Mon premier tatouage, c’était 3 étoiles derrière l’oreille, juste pour étudier ma résistance à la douleur. J’étais surexcitée, j’ai rien senti. Mon premier VRAI tatouage, c’était avec le grand Piet du Congo au Tattoo Art Fest de Paris. J’avais 18 ans et je voulais quelque chose de fou et d’unique et je suis repartie avec une hirondelle complètement destroy sur la cuisse avec 8 ou 9 couleurs dedans. Et celui là, je l’ai bien senti !
J’ai voulu donner un sens à mes premiers tattoos, et j’ai finalement décidé de laisser faire les artistes et de laisser plus de place à la spontanéité. J’agis plutôt au coup de cœur et je ne pars jamais avec une idée précise de ce que je veux. L’inattendu, c’est excitant.
Du coup j’ai plein de patchs de partout…
Maintenant, je voudrais m’attaquer aux grosses pièces (chest et ventre, dos, jambes…) et réfléchir un peu plus pour relier tout ça.

Mon dernier tattoo a été fait lors de mon voyage au Cambodge avec mon copain, par des tatoueurs qui pratiquent le tatouage sacré (Sak Yant) au bamboo stick. De vrais passionnés et de vrais protecteurs d’une culture ancestrale. Niveau hygiène c’était ghetto, mais niveau rituel c’était incroyable. Le symbole a été choisi selon une signification précise, en accord avec l’emplacement où il a été piqué (sous le menton). 3 jours après le tatouage, nous sommes retournés à la fédération de Khmer Sak Yant pour recevoir les bénédictions lors d’une cérémonie sacrée. C’était très intense, très émouvant.

Quels artistes t’ont tatouée et pourquoi ?

Sola Blackmeat, qui m’a mis une machine entre les mains pour la première fois !
Alexis Calvié et Benjamin Giuge de chez Black Heart Tattoo, qui m’ont enseigné l’art du tatouage et que je ne remercierai jamais assez.
Ma meilleure amie Maïté, qui ne tatoue pas mais qui me supporte depuis nos 14 ans.
Dodie, qui est a été un de mes modèles en tant qu’artiste et qui est devenue une amie.
Plein de potes géniaux et talentueux (Bouits, Mahell de Narval, Gumo, Ophélie Taki, Emma la Buck, Yosh Spiderdust, Marlon, Elmer, Tiass, Matik, Faustink…) mais aussi Piet du Congo, Mors et Fabrice Toutcourt.

As-tu d’autres projets en tête ?

A côté du tatouage, je peins, je dessine, je découpe et je fais des collages kitschs, psychédéliques et colorés, à l’opposé de mes tattoos. Ça vide la tête, ça détend, ça va chercher plus loin l’inspiration…
Ça me donne envie de mettre de la couleur dans mes tattoos parfois. Un jour peut-être ?
On a aussi un Fanzine avec les copines, « Les Filles du Calvaire » qu’il faudrait qu’on reprenne un peu.
J’aime bien les collabs, j’aimerais en faire davantage. Je trouve que ça emporte vers des horizons qu’on n’aurait jamais abordés solo.

Le tatouage se démocratise, les regards changent, comment va évoluer le tatouage selon toi ?

J’aime bien l’idée de ne pas être dévisagée des pieds à la tête quand je vais chercher mon petit garçon à l’école, et continuer d’être prise au sérieux. Mais j’aimerais aussi que le tatouage garde ses lettres de noblesse. Ce n’est pas un acte anodin et l’effet de mode tend à le faire oublier.
Et puis on ne devient pas tatoueur pour le fric, pour le fun. Quand quelqu’un vous confie sa peau, c’est pas rien. C’est un échange d’énergies, un rapport de confiance, un moment unique pour chaque client. J’essaierai de tatouer avec la même implication et application qu’à mes débuts jusqu’à la fin de ma carrière.
Le monde du tattoo étant en pleine expansion, on connait l’émergence de talentueux artistes, mais ça commence à saturer sévère. J’ai tendance à penser que seuls les plus motivés et les plus passionnés resteront.

Une actu à partager ?

Je mène une vie tout à fait tranquille au bord de la mer !

Un petit dessin pour le blog, ses lecteurs et ses lectrices ?

Où la trouver ?

Eugénie Kasher / Ad Vitam
495 boulevard de Lery
83140 Six-Fours-les-Plage

Contact: eugenie.kasher@gmail.com

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