Avez-vous remarqué cette « tendance » qui a touché le tattoo depuis les tragiques événements du 13 novembre à Paris?
Le tatouage, phénomène à la mode depuis quelques années, mais bien entendu ancestral, a lui aussi été bouleversé par l’horreur des attentats et la vague de solidarité qui a suivi.
Tout le monde en parle, du Elle aux Inrocks en passant par l’Express et le Huffington Post, les tatouages en hommage aux victimes des attentats se multiplient.
Daphné Bürki, l’animatrice de la Nouvelle Edition sur Canal +, a d’ailleurs ouvert son émission du lundi 16 novembre de manière émouvante : « Sur mon bras il est tatoué Paris, Paris ma ville dont je suis fière, celle où on danse, celle où on s’instruit, celle où on s’embrasse, celle qui est libre. »
Les raisons de ces tatouages à forte symbolique sont diverses : pour ne jamais oublier ce qu’il s’est passé, pour rendre hommage aux victimes, pour réaffirmer son attachement à Paris, pour s’associer à la douleur des familles, pour montrer sa solidarité, pour afficher ses valeurs, en réponse pacifiste aux terroristes, comme un acte de militantisme, etc…
Le plus souvent, les motifs tatoués sont ici une tour Eiffel, le symbole de paix « Peace for Paris » de l’artiste Jean Jullien, ou là une baguette ou la devise de Paris « Fluctuat nec mergitur »; ou tout simplement des flashs proposés par des tatoueurs sur le thème de Paris.
Jean Jullien
© Ugly Kid Gumo
© Café Ink
Plusieurs tatoueurs comme chez Abraxas Beaubourg à Paris et chez Café Ink au Havre ont proposé de tatouer gratuitement un symbole de paix relatif aux événements. Les demandes ont été nombreuses. Il existe aussi des initiatives solidaires comme celle de Sanhugi à Paris qui propose un tarif réduit pour un flash à choisir, dont toutes les sommes récoltées seront intégralement reversées aux familles frappées par les événements.
© Tin-Tin Tatouages
Ce que j’en pense? Chacun fait bien ce qu’il veut de son corps et je ne me permettrais pas de le juger. C’est fou comme les réactions, les ressentis et les instincts de survie se révèlent si différents en fonction des personnes. Si cela peut soulager certains ou rendre les gens plus solidaires, alors il ne faut pas hésiter un instant. Il y aura toujours des personnes aigries pour critiquer et peu importe ! Ce qui est intéressant ici, c’est de voir l’élan de solidarité et la mobilisation spontanée.
Se faire tatouer suite au décès d’une personne chère, en souvenir ou en hommage à un artiste admiré et disparu est déjà une pratique courante. Cela permet d’exorciser sa douleur et de garder cela sur soi, en permanence, comme un engagement sacré. Assiste-t-on ici à un mouvement de tatouage collectif? Comme une armée pacifiste qui se formerait pour exhiber fièrement son attachement?
J’aime ta plume et ton analyse. Bisous
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Merci beaucoup Chrystel, ton commentaire me touche !
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Je n’avais pas trop suivi cette « facette » des évènements. Ton avis me semble juste et comme chacun se fait tatoué pour des raisons propres… Bref. Bel article, à bientôt 🙂 !
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Merci beaucoup ! Cette réaction à chaud m’avait interpellée et j’ai tenté de l’analyser humblement à ma manière.
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