Aujourd’hui, la talentueuse et prometteuse Sola a accepté de répondre à mes questions.
Quel métier rêvais-tu de faire lorsque tu étais enfant ?
Je rêvais d’être institutrice comme ma grand-mère, un rêve qui m’a collé à la peau jusqu’à 23 ans. J’adorais l’école, je ne voulais pas changer de rythme et surtout abandonner la liberté que procurent les nombreuses périodes de vacances !
Quel est ton premier souvenir de tatouage ?
Un “C” tout carré et bien épais sur le bras d’un ami de mes parents. Mais les premiers tatouages qui m’aient réellement marquée sont ceux de ma meilleure amie que j’ai rencontrée quand j’avais 16 ans, elle en a dix de plus, elle avait un tattoo sur le mollet et un sur l’épaule et j’avais l’impression qu’elle était ultra tatouée.
Qu’est ce qui t’inspire le plus dans la vie ?
Ce qui m’inspire le plus, (attention grosse référence) ce sont “mes amis, mes amours, mes emmerdes” ! Je suis bien plus productive quand je déprime seule à la maison, quand je vais bien j’ai seulement envie de sortir boire des coups et voir mes amis, je bosse quand même évidemment mais ça sort beaucoup moins facilement.
Quelles sont tes influences musicales, cinématographiques, littéraires, picturales ou autres, en un mot, artistiques ?
Toute mon adolescence, j’ai écouté beaucoup de rock progressif de Pink Floyd à Genesis en passant par King Crimson et Van der Graaf Generator… etc. De la musique triste principalement. Gainsbourg et Hubert Félix Thiéfaine pour la France et sinon j’écoute vraiment de tout : soul (Jill Scott, Badu), jazz, indé, techno… Ces derniers temps, j’écoute énormément toute la discographie de Timber Timbre et la bande originale d’Alabama Monroe, The Broken Circle.
Au cinéma, j’aime voir les films de Cronenberg, Lynch, Jarmusch, me détendre avec les Cohen ou Tarantino…
Pour ce qui est de la littérature, Kafka, puis les Nouveaux Romanciers (Butor, Robbe-Grillet..) qui m’ont vraiment passionnée pendant mes études de Lettres. Mais celui qui a envahi ma vie depuis plus de dix ans, c’est William S. Burroughs, l’auteur du célèbre Festin Nu (adapté au ciné par Cronenberg), la perle noire de la Beat Generation sur lequel j’ai bossé pendant trois ans pour le mémoire de Master.
Les influences picturales sont difficiles à citer puisque toute l’histoire est vraiment passionnante ! Ces dernières années, j’essaie de suivre les sorties de Hey! Magazine, un gros mix d’outsiders comme on les aime.
Peux-tu me parler de tes propres tatouages ? Que représentent-ils ? Quelle est leur histoire ?
Mes premiers tatouages étaient chargés de sens (amour ou passion pour certains groupes). Aujourd’hui, beaucoup de mes tatouages sont des entraînements, les miens ou ceux d’amies (Eugénie Kasher et Knot). Je ne suis pas vraiment une collectionneuse. J’aime me faire tatouer par des potes ou des rencontres marquantes doublées d’un coup de cœur graphique. Suite à des problèmes de santé, je me suis faite tatouer de nombreuses fois en peu de temps, sûrement un bon moyen de reprendre le contrôle de son corps et détourner le regard des cicatrices.
Quels artistes t’ont tatouée et pourquoi ?
Les copains Guet Deep (Empreinte Lyon) pour ses fleurs graphiques au noir intense, Thomas Boulard (Empreinte Lyon) pour ses gravures aux détails délicats. Namiko, apprentie de Léon Lam, un gros coup de cœur dans le style graphique. Mahel de Narval de la Cour des Miracles à Toulouse, pendant son guest dans le shop où je bosse, Black Heart tattoo (St Raphaël). Cora de Corpus Mémori à Nantes pendant le South Vintage Festival à Trets. Madame Heart Attack de la Fami Link pendant la convention d’Aix, avec laquelle j’ai échangé un tattoo ! Gakni Gallo de Black Fisk Tattoo à Berlin. Steeve et Guy d’Arte Corpus Toulon pendant mon apprentissage. Presque tous les copains de Black Heart, Eugénie Kasher, Benjamin Giuge, Alexis Calvié (et bientôt Chris Z !). J’ai aussi été tatouée par Noon lors de la convention de Montreuil l’année dernière, c’était la première convention à laquelle je participais, j’étais stressée à mort et j’ai décidé de commencer la conv comme ça. Le dernier en date a été réalisé par Kola Hari du shop the Circle à Londres (Soho), j’avais flashé sur un dessin et son style aux lignes très épaisses.
As-tu d’autres projets en tête ?
Oh oui…
Le tatouage se démocratise, les regards changent, comment va évoluer le tatouage selon toi ?
Je ne sais pas trop… Il va surement y avoir pas mal de points négatifs (scratching, développement du laser, sauf cas particulier, je n’admets pas trop qu’on veuille effacer un tattoo) et du positif (émergence de nouveaux talents, le regard des non tatoués de moins en moins “agressifs”…).
Une actu à partager ?
Yep ! On participe à la Convention de Nantes avec la team Black Heart le 7,8 et 9 Octobre!
Un petit dessin pour le blog, ses lecteurs et ses lectrices ?
Deux même. Le premier c’est le croquis d’une partie de mon tout premier chest réalisé sur Johan, pour son premier tattoo, il m’a laissé carte blanche ! Et l’autre fait partie de mon carnet de croquis autour de la maladie.
Où la trouver ?
Lundi & vendredi
Black Heart Tattoo
52 rue de Suffren
St Raphaël
Ou dans son atelier :
Le Workshop By NOID
18 rue d’antrechaus
Toulon
emmanuellesola@hotmail.fr
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2 réflexions sur “Derrière le dermographe de Sola”