Aujourd’hui, je vous présente Marie !
Prénom : Marie
Age : Il est difficile de donner réellement mon âge. Il change tout le temps.
Ville : Bordeaux, une de mes villes préférées.
Nombre de tatouages : 5 recouvrant seulement et entièrement le dos dont un cerisier japonais. Il ne cesse de grandir.
Nombre d’enfants et âges : 1 garçon de 6 ans
Décris-toi en quelques mots
J’ai du sable dans mes oreilles depuis l’âge de 18 mois. Après avoir bifurqué plusieurs fois dans ma vie, j’ai enfin atterri en milieu spécialisé depuis 8 ans. J’enseigne auprès d’adolescents sourds au collège.
En dehors de ce job à la fois hyper prenant et stimulant, je rédige des chroniques (report/à l’écran) pour La Cassette soutenant les artistes indépendants. Je sillonne depuis septembre la route zicale bordelaise. Je ne peux être insensible face à tant de beauté sonore et visuelle.
Entretemps, je me consacre à l’écriture et à la photographie…
T’es-tu fait tatouer avant ou après avoir eu ton enfant ?
Arthur est venu au monde en 2010 et m’a connu avec mon 1er tatouage. Il a atterri sur la nuque à l’âge de 20 ans. Un symbole pour me rappeler mon attachement profond à la Terre-Mère.
En 2013-2014, les derniers tatouages sont arrivés suite à des expériences fortement vécues, bénéfiques pour la suite.
Comment expliques-tu tes tatouages à ton enfant ?
Je ne lui ai réellement fourni d’explications. Il les a découvert tout seul.
Quelle est sa réaction ? Quelles sont ses questions ?
Arthur a assisté à l’évolution des tatouages dans mon dos. Au début, il était plutôt perplexe de voir qu’on pouvait avoir des images indélébiles sur le corps. Il a finit par s’y habituer en me disant un jour que c’était beau. Par la suite, il a essayé de les reproduire avec des feutres sur lui même, voire sur ses bras et sur son ventre pour me faire la surprise en les cachant avec ses vêtements. Un soir lorsqu’il prend sa douche, je découvre son corps « tatoué ». Je l’interroge et il me répond avec un regard malicieux «comme maman». A mon sens, c’était une forme de mimétisme et d’acceptation de me voir avec des tatouages.
Quel regard porte l’environnement scolaire ? Quelle a été la réaction à la crèche ou à l’école ?
Du fait que mes tatouages soient dans mon dos (une place discrète choisie en fonction de ma personnalité), je ne suis pas confrontée à des réactions particulières. Durant une journée printanière, je portais un tee shirt laissant apparaître une fleur. A ce moment là j’ai eu droit à des réactions spontanées venant de mes élèves en SEGPA avec qui je travaille au collège.
As-tu eu également des remarques des autres parents à la sortie de l’école ou au parc ?
Avec la démocratisation du tatouage, je n’ai eu droit à des remarques mais plutôt à des regards discrets des autres parents sur mon épaule « printanière ». En été, avec les robes, les regards changent : de la curiosité, de la perplexité et des interrogations venant de mes amis et de ma famille. Les questions qui reviennent souvent sont celles de la gestion de la douleur, le prix, l’origine de ces tatouages et le pourquoi de ces choix personnels.
Comment réagiras-tu si ton enfant souhaite un jour se faire tatouer ?
A sa majorité, je ne lui interdirai pas puisque la décision lui reviendra complètement. Mais je ne pourrais m’empêcher de le conseiller par rapport au choix du tatouage. Une trace indélébile et éternelle. L’important dans tout ça est une réelle motivation et un choix longuement réfléchi.
Le mot de la fin, un message ou une anecdote à partager?
Un poème à vous faire partager. Il a été écrit suite au cerisier japonais qui est désormais ancré en moi…
A fleur de peau
L’encre du cœur
En moi
Infuse une nouvelle vie
Sous l’effet de la danse charnelle des aiguilles.
Trempées dans l’acide
A fleur d’eau
L’encre du corps
En moi
Baigne mon corps dans les délices
Aux teintes colorées
PS : Si vous souhaitez à votre tour témoigner ou si vous avez une personne intéressée dans votre entourage, surtout n’hésitez pas, écrivez-moi ici.
Retrouvez-moi aussi sur Facebook et Instagram !