Stefayako

Depuis quelques années, la tendance du DIY (fais le toi même, pour les non anglophones ou les non connectés) fait fureur sur internet, dans les magasins et autres salons de loisirs créatifs. C’est génial de pouvoir créer sa déco ou ses vêtements, mais le tatouage « home made » est-il pour autant une bonne idée? Rater une couture ou une peinture n’a pas les mêmes conséquences que rater son propre tatouage ou même celui que notre meilleure amie ou notre amoureux a bien voulu nous laisser piquer !

Jakub Pollág, un jeune designer londonien de 26 ans, a eu la l’idée lumineuse de fabriquer un dermographe, une machine à tatouer personnelle, pour les amateurs. Celui-ci sera bientôt en vente, la date de lancement officiel n’est pas encore communiquée. La machine sera a priori facile d’utilisation et proposée à un prix abordable.

Sa démarche est de « démocratiser l’industrie du tatouage », pour que chacun puisse concrétiser ses envies et ses pensées, directement sur soi. Jeune diplômé d’une grande école d’art, Jacub prône davantage le tatouage lié à un souvenir ou un moment précis qu’à l’esthétisme.

Je vous invite à voir cette vidéo du créateur testant sa machine.

Bien entendu, avant que les tattoo shops ne s’ouvrent partout dans nos villes, le tatouage à domicile ou dans les arrière-boutiques a toujours existé, et existe encore, de plus ou moins bonne qualité d’ailleurs.

Cette création relance pourtant le débat du tatouage « fait maison » : Qu’en est-il de la dextérité nécessaire à cet art ? Du talent pour dessiner ? Du respect des règles d’hygiène ?

Posséder le matériel adéquat n’en donne pas la maîtrise. Si seulement tout le monde avait du talent…

Cela pose également un certain nombre de questions : Pourquoi vouloir se marquer soi-même ? Pour dire à son entourage « c’est moi qui l’ai fait » ? Pour faire découvrir son travail au plus grand nombre comme une vitrine, un book ? Pour que cela coûte moins cher et avoir la liberté de le faire à domicile avec les potes ? Pour s’exercer sur de la peau de cochon et apprendre un nouveau métier avant de trouver un apprentissage ? Pour faire comme les tatoueurs ?

Dans tous les cas, ce sera de l’amateurisme, ce qui signifie qu’il y aura forcément du très bon mais aussi du très mauvais.

J’aimerais savoir ce qu’en pensent les professionnels du tatouage. Se sentent-ils menacés par l’arrivée de cette nouvelle machine accessible à tous?

Mon avis ? A ne pas mettre entre toutes les mains, c’est certain ! Je n’imagine même pas les lendemains de soirées, avec la gueule de bois et les souvenirs honteux sur la peau. Peut être que les personnes déjà « bleues » pourront s’amuser d’une nouvelle œuvre sans vraiment craindre de défigurer l’ensemble. Même si cette nouvelle machine m’intrigue réellement, je reste complètement réaliste face à mes compétences inexistantes dans ce domaine !