Maman tatouée #20 : Sophie

Aujourd’hui, je vous présente Sophie !

Prénom : Sophie
Age : 38 ans
Ville : Guipel, près de Rennes
Nombre de tatouages : 7 dont 2 doubles (en symétrie sur les cuisses et les clavicules)
Nombre d’enfants et âges : 2 filles, Nieve 5 ans et Freja 18 mois

Décris-toi en quelques mots

Je suis architecte de formation, reconvertie dans l’édition. Passionnée de livres, je passe mes journées le nez dans ceux que je traduis ou corrige pour des éditeurs, et mes soirées à écrire les miens (une petite dizaine de publiés à mon actif, je suis joie et fierté !).

Je suis aussi passionnée par les animaux, on a une jolie ménagerie à la maison, on habite dans une vieille longère bretonne que l’on rénove petit à petit. Et j’espère passer bientôt mon permis moto pour échanger ma petite 125 pour une grosse cylindrée…

As-tu un tatouage en rapport avec tes enfants ? Lequel et pourquoi ?

J’ai fait faire un tatouage sur ma cuisse l’année dernière, qui représente un ocelot avec des ailes, devant un tournesol. C’est une référence détournée à la déesse Freyja, dont le char, dans la mythologie scandinave, est tiré par des chats ailés. Et le tournesol symbolise le fait que c’est une déesse solaire, un peu comme notre Freja qui rayonne de gaieté et de joie de vivre.

Mon prochain projet sera un kelpie, une créature du folklore irlandais. Dans la mythologie irlandaise, la déesse Niamh (ce qui se prononce Nieve) traverse l’océan sur le dos du cheval Embarr, capable de marcher à la fois sur terre et sur mer. Le kelpie, créature mi-cheval mi-poisson, symbolise cet animal, tandis que le chrysanthème, derrière lui, représentera la vie éternelle. Cette fleur sera également un hommage à ma grand-mère, décédée il y a 6 mois, qui m’avait offert pour mes 20 ans le bracelet qu’on lui avait offert quand elle avait le même âge, pour ses fiançailles, orné d’un chrysanthème, symbole de fécondité en Indochine à l’époque.

Ta vision des parents tatoués a-t-elle changé depuis que tu l’es devenue ?

En fait, je ne vois pas en quoi le fait d’être tatoué ou non influe sur le fait d’être parent. Depuis que j’ai mes filles, j’ai énormément évolué dans mon rapport aux enfants et même à mes propres parents, mais mon avis sur le tatouage et les personnes tatouées n’a pas changé : à mes yeux, c’est un choix personnel que personne n’a à commenter ou critiquer.

Qu’en pensent justement tes parents ?

Mieux vaut ne pas en parler. Si ? Bon, eh bien, c’est facile : quand je vais chez eux, je mets des manches longues et des jeans pour éviter que mes tatouages soient visibles. Je sais, c’est pitoyable, mais c’est le compromis que je fais pour ne pas couper les ponts avec mon père, qui rejette absolument les tatouages. On a tenté d’en discuter, j’ai proposé une médiation, puis une thérapie familiale, tout a échoué, et couper les ponts avec mes parents me briserait. Donc j’enlève mon piercing au nez et je cache mes tatouages quand je vais chez eux. Par contre, si on va à la plage ensemble, faut pas abuser, je me mets en maillot de bain, comme tout le monde, et si ça ne plaît pas à mon père, il n’a qu’à regarder ailleurs, c’est un lieu public, après tout !

Penses-tu qu’être un parent tatoué contribue à transmettre une ouverture d’esprit ?

Je ne sais pas, il y a tellement de choses que l’on transmet à un enfant par ses actes, ses gestes, ses mots, que je ne suis pas sûre que le tatouage ait une si grande importance que cela. Par contre, en discuter avec ses enfants, leur expliquer leur sens, leur origine, là, oui, ça ouvre l’esprit. Je pense que c’est plus vis-à-vis des autres enfants, des camarades de classes et petits copains qui viennent goûter à la maison, que l’ouverture d’esprit se fait, car ils peuvent découvrir ainsi qu’un parent tatoué est exactement comme les autres !

As-tu eu des remarques ou des réactions à l’école ou ailleurs ?

Les enfants font beaucoup plus de remarques sur mes cheveux bleus que sur mes tatouages, pour eux, c’est presque magique ! Les plus grands (CM2) m’ont posé des questions sur leur sens, sur la douleur, sur la réflexion. Et comme j’anime des ateliers d’écriture, j’ai fait des interventions en collège, et là, oui, énormément de questions de la part des élèves ados, qui envisagent déjà des tatouages dans un futur proche.
Je n’ai jamais eu la moindre remarque de la part de parents ou de clients. Enfin, si, une fois, à l’époque où j’étais encore salariée (je travaille maintenant en free-lance) : la DRH de la boîte, quand j’y suis entrée, m’a dit que si quelqu’un se permettait de me faire la moindre remarque, je le lui signalais pour qu’elle mette les choses au point avec la personne. Je n’ai jamais eu à le faire, tout le monde a été très cool.

Quels conseils donnerais-tu à tes enfants s’ils veulent un jour se faire tatouer ?

D’y réfléchir looooooonguement. Un tatouage, c’est pour la vie, donc il faut que l’idée, le motif, ne soit pas un coup de tête que l’on risque de regretter plus tard. Et je leur conseillerais d’attendre d’être sûrs, de chercher LE tatoueur qui leur conviendra. J’espère que si mes enfants veulent un jour se faire tatouer, elles viendront m’en parler, pour que nous puissions en discuter ensemble, non pas pour que je les dissuade, mais pour apporter un regard extérieur qui, je l’espère, les aidera à faire le meilleur choix pour elles.

Le mot de la fin, un message ou une anecdote à partager ?

Comment peut-il y avoir un « mot de la fin » alors que le tatouage, c’est tellement addictif qu’on n’en voit jamais la fin ? Je ne sais pas pour vous, mais moi, je suis en train de me faire tatouer que je pense déjà au prochain….

Le tatouage fait tellement partie de ma vie qu’il est même au centre d’une série de romans que j’ai écrits, Sainte Marie des Ombres. En effet, l’héroïne (une sorte de survivante façon Mad Max au féminin) est tatoueuse et propriétaire de son propre studio. Au fil des récits, on la voit évoluer, parler des motifs qu’elle fait sur les gens et de la signification de ses dessins, toujours axés sur la lumière et le sacré. C’est dire à quel point le tatouage me passionne !

Même si la série est terminée aujourd’hui, le tatouage est loin d’être fini pour moi, même si je pense qu’il y aura un moment où j’aurai l’impression que mon corps est « complet », mais en attendant, vive l’encre et le dermographe !

PS : Si vous souhaitez à votre tour témoigner ou si vous avez une personne intéressée dans votre entourage, surtout n’hésitez pas, écrivez-moi ici.

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2 réflexions sur “Maman tatouée #20 : Sophie

  1. Coucou Stéph ! Super article comme d’hab ! J’ai adoré le passage sur le lien entre les prénoms des filles et les tatouages 🙂 On apprend des choses en se détendant, c’est cool ! Est-ce que tu aurais moyen de demander à Sophie de me contacter stp ? J’aurais des questions à lui poser sur son changement d’orientation professionnelle … Merci d’avance et à bientôt 🙂

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